“LES AIRES D’ACCUEIL RÉPONDENT À DES CONTRAINTES ET BESOINS SPÉCIFIQUES”

L’architecte Philippe Bancilhon a réhabilité une dizaine d’aires d’accueil pour les gens du voyage en Ile-de-France. La plupart, comme à Buchelay (78), avec le concours d’Osmose.

C’est une obligation à laquelle la plupart des maires préfèreraient se soustraire. La mise à disposition d’aires d’accueil destinées aux gens du voyage incombe à toutes les communes de plus de 5 000 habitants. Pour les inciter à remplir leur obligation, l’État subventionne les travaux nécessaires à la réalisation ou à la réhabilitation des aires d’accueil. Celle de Buchelay (78) réclamait d’être agrandie de quinze emplacements supplémentaires pour répondre aux besoins exprimés dans le schéma départemental des Yvelines.

Un équipement adapté

La loi Besson du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et à l’habitat des gens du voyage fixe des dimensions minimales pour les emplacements familiaux ainsi qu’un certain nombre de services pour les voyageurs (sanitaires, douches, possibilités de branchements en eau et électricité, participation forfaitaire aux frais de l’aire et paiement des consommations). “Le fait de connaître les modes de vie des gens du voyage permet de proposer un équipement durable adapté à ce type d’habitat particulier”, explique Philippe Bancilhon. Au cœur des préoccupations de l’architecte, la nécessité d’offrir des emplacements en béton pour éviter l’enfoncement des caravanes en été, proposer des sanitaires douches individualisés à chaque famille, abriter les compteurs d’eau et d’électricité dans un local contrôlé par le gestionnaire de l’aire. 

À l’épreuve du temps

“La gestion des eaux pluviales est un vrai sujet, insiste l’architecte. Les emplacements sont souvent pollués par les véhicules et les lavages quotidiens assurés par les femmes sur chaque emplacement. Sur les aires d’accueil que nous concevons, les eaux pluviales sont dirigées vers les eaux usées pour les petits débits (lavages, premières pluies). Les plus gros débits sont évacués vers les eaux pluviales. Les bâtiment sanitaires avec local technique sont construits en décaissé pour permettre un accès facile aux réseaux”.”La durabilité des équipements est essentielle, prolonge Richard Caron, directeur associé Osmose, qui accompagne l’architecte sur le volet paysager, le terrassement et les VRD. La question de la solidité est au centre de nos préoccupations pour assurer une pérennité des ouvrages dans le temps. En tant que spécialistes de l’ingénierie sportive, nous y sommes habitués”.